French version below
Two UN rights experts urge
France to bring its draft counter-terrorism law into compliance with its
international human rights obligations
GENEVA (27 September 2017) – The United Nations Special Rapporteur on the protection of human rights in the context of countering terrorism, and the Special Rapporteur on the situation of human rights defenders are calling on France to honour its international human rights commitments and obligations while debating a new draft law that may perpetuate the emergency measures introduced in 2015, and establish a permanent state of emergency.
“The normalization of emergency powers has grave consequences for the integrity of rights protection in France, both within and beyond the context of counter-terrorism,” the United Nations human rights expert, Fionnuala Ní Aoláin* warned today.
The draft law “to Strengthen Internal Security and the Fight Against Terrorism” (or in French: Projet de loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme) was approved by the Senate on 18 July 2017. It is scheduled to be debated by the National Assembly from 25 September onward. In a letter to the French Government on 22 September, Fionnuala Ní Aoláin drew attention to several provisions of the draft law that may adversely impact on the enjoyment of the right to liberty and security, the right to access to court, freedom of movement, freedom of peaceful assembly and association, freedom of expression and freedom of religion or belief. Echoing these concerns, the Special rapporteur on human rights defenders, Michel Forst, reiterated his fear about the impact that the draft law, if adopted, will have on the security and activities of human rights defenders in the country.
“As France is strengthening its fight against terrorism, the draft bill includes a number of security measures, which will incorporate into ordinary law several restrictions on civil liberties currently in place under France’s state of emergency,” Ms. Ní Aoláin noted. She underscored that both regional and international human rights institutions affirm that the means open to the state to regulate terrorism by law are limited by its compliance with international human rights standards. This means that the duration of the state of emergency must be time-bound, revised regularly, and meet the criteria of necessity and proportionality.
The two UN experts expressed concern about the vague wording in certain provisions of the draft Bill, in particular the definitions of terrorism and threats to national security. This heightens, the experts said, concerns that the powers given to the authorities may be used in an arbitrary manner. Also, giving non-judicial officers, specifically prefects and police officers, broad discretion and broadening the scope for control practices, may have intruding and discriminatory repercussions for residents of France, in particular for citizens of Muslim confession. “France is a leading democracy with a deep and abiding commitment to the rule of law and the value of human rights, underlined the two experts. In demonstrating how the management of terrorist threats can be undertaken without imperilling the rule of law and its commitment to the protection of human rights, French leadership has an important national, regional and international role to play.”
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Ms. Fionnuala Ní Aoláin (Ireland) is the Special Rapporteur on the promotion and protection of human rights and fundamental freedoms while countering terrorism. On 1 August 2017, she took up her functions on the mandate that was created in 2005 by the former UN Commission on Human Rights, renewed by the UN Human Rights Council for a three-year period in December 2007, in September 2010, in March 2013, and again in March 2016.
Mr. Michel Forst (France) was appointed by the Human Rights Council as the UN Special Rapporteur on the situation of human rights defenders in 2014. Mr. Forst has extensive experience on human rights issues and particularly on the situation of human rights defenders. In particular, he was the Director General of Amnesty International (France) and Secretary General of the first World Summit on Human Rights Defenders in 1998.
The Special Rapporteurs are part of what is known as the Special Procedures of the Human Rights Council. Special Procedures, the largest body of independent experts in the UN Human Rights system, is the general name of the Council’s independent fact-finding and monitoring mechanisms that address either specific country situations or thematic issues in all parts of the world. Special Procedures’ experts work on a voluntary basis; they are not UN staff and do not receive a salary for their work. They are independent from any government or organization and serve in their individual capacity.
Check the UN 2006 Global Counter-Terrorism Strategy
UN Human Rights, country page: France
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Version Française
Deux experts des droits
de l’homme de l'ONU exhortent la France à mettre son projet de loi antiterroriste
en conformité avec ses obligations internationales en matière de droits
de l’homme
GENÈVE (27 septembre 2017) – La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la protection des droits de l'homme dans le contexte de la lutte contre le terrorisme, et le Rapporteur spécial sur les défenseurs des droits de l’homme, demandent à la France d'honorer ses engagements et obligations internationaux en matière de droits de l'homme lors du débat d'un nouveau projet de loi susceptible de perpétuer les mesures d'urgence introduites en 2015, et d’établir ainsi en droit un état d'urgence permanent.
"La normalisation par ce projet de loi des pouvoirs d'urgence risque menace gravement l'intégrité de la protection des droits en France, tant dans le cadre de la lutte contre le terrorisme que plus largement" a averti aujourd'hui l'expert des droits de l'homme des Nations Unies, Madame Fionnuala Ní Aoláin *. Faisant écho à ces inquiétudes, le Rapporteur spécial sur les défenseurs, Michel Forst, a réitéré son inquiétude quant à l’impact de ce projet de loi sur le travail des défenseurs des droits de l’homme en France.
Le projet de « loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme » a été approuvé par le Sénat le 18 juillet 2017. Il est actuellement débattu par l'Assemblée nationale qui a repris ses travaux le 25 septembre et devrait être adopté dans le prochains jours. Dans une lettre adressée au gouvernement français le 22 septembre dernier, Fionnuala Ni Aolain a souligné plusieurs dispositions du projet de loi qui menacent l’exercice des droits à la liberté et à la sécurité personnelle, le droit d'accès à la justice, et les libertés de circulation, d’assemblée pacifique et d’association, ainsi que d'expression, de religion ou de conviction.
"Alors que la France renforce sa lutte contre le terrorisme, le projet de loi comprend un certain nombre de mesures de sécurité qui intégreront dans le droit commun plusieurs des restrictions aux libertés civiles actuellement en vigueur dans le cadre de l'état d'urgence en France", a déclaré l’expert. Elle a souligné que les plus hautes institutions régionales et internationales des droits de l'homme affirment que les moyens à la disposition des Etats pour réglementer la lutte contre le terrorisme par la loi sont limités par le respect des normes internationales en matière de droits de l'homme. Cela signifie que la durée de l'état d'urgence doit être limitée dans le temps, révisée régulièrement et répondre aux critères de nécessité et de proportionnalité.
Les deux experts de l'ONU ont exprimé leur préoccupation quant au libellé vague de certaines dispositions du projet de loi, en particulier celles se référant aux notions de terrorisme et de menaces pour la sécurité nationale. Cela accroit le risque, ont-ils déclaré, que les pouvoirs ainsi donnés aux autorités puissent être utilisés de manière arbitraire. En outre, donner aux autorités non judiciaires, en particulier les préfets et la police, des pouvoirs discrétionnaires étendus, et élargir l’application des pratiques de contrôle, peut avoir des répercussions néfastes sur les droits de chacun et en particulier, discriminatoires pour les personnes de confession musulmane.
"La France est une démocratie de premier plan. Son engagement est profond et permanent envers l’Etat de droit et la valeur attachée aux droits de l'homme, ont souligné les deux experts. Beaucoup de pays regardent avec attention ce qui se passe en France, pour s’inspirer de son exemple. En démontrant comment la gestion des menaces terroristes peut être menée dans le cadre de l’Etat de droit, sans mettre en péril son engagement envers la protection des droits de l'homme, la France a un rôle de premier plan à jouer, tant à l'échelle nationale, régionale qu’internationale. "
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Mme Fionnuala Ní Aoláin (Irlande) est la Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme. Le 1er août 2017, elle a pris ses fonctions sur ce mandat créé en 2005 par l'ancienne Commission des droits de l'homme de l'ONU, remplacée en 2006 par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU. Le mandat a été créé pour une période de trois ans en décembre 2007 et renouvelé depuis en septembre 2010, en mars 2013 et en mars 2016.
M. Michel Forst (France) a été nommé Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l'homme par le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies en 2014.
Les Rapporteurs spéciaux des Nations Unies font partie de ce qu’on appelle les « procédures spéciales » du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales qui constituent le plus grand groupe d’experts indépendants dans le système des Nations Unies des droits de l’homme, sont les mécanismes indépendants d’enquête et de surveillance du Conseil qui traitent, soit de situations spécifiques de pays ou de questions thématiques dans toutes les régions du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire; ils ne sont pas fonctionnaires de l’ONU et ne reçoivent pas un salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et siègent à titre individuel.
Droits de l'homme de l'ONU, page de pays: France
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